André Jouhier Pilote aviateur

     – Qu’est ce qu’il fait ton père ?
     – Moi il plante des arbres et toi ?
     – Moi il vole
    – Oh, alors il est en prison !
    – Mais non il est aviateur.

C’était magique il y a quelques décennies et ça l’est toujours pour moi; même dans un 747 l’avion m’évoque des images d’hommes cagoulés de cuir à une époque ou parfois les accidents survenaient parce que les mécaniciens russes préféraient boire l’alcool plutôt que le mettre dans le moteur en antigel. Souvent j’ai envié mon père d’avoir participé à ces épopées un peu folles où l’ordinateur ne régnait pas encore mais où l’homme avait toute sa place…..

Claudine JOUHIER

Lors de nos recherches généalogiques, nous avons tous trouvé des personnes dont le métier nous a impressionnés. Certains d’entre nous se sont spécialisés sur la période de l’ancien régime ou la période postrévolutionnaire ; ils ont alors découvert des métiers étonnants, spécifiques de ces époques. Mais que savons-nous précisément de nos arrière-grands-parents et de ces nouveaux métiers, reflets de l’industrialisation, du début du XXe siècle ? C’est durant ce siècle que les campagnes se sont peu à peu vidées de leur population au profit des villes où les industries commençaient à s’implanter. Lors de mes recherches sur toutes les familles JOUHIER, j’ai eu beaucoup de difficultés à faire le lien entre les personnes de la fin XIXe vivant en Bretagne et les familles JOUHIER, des années 1950, installées dans les grandes villes. Pour compléter ma généalogie, j’ai recensé tous les « JOUHIER’S» des communes avoisinantes de Ménéac. En 1990, c’est à La Trinité-Porhoët que je trouve, en consultant les archives de la mairie, l’acte de naissance le 24 juin 1864 d’un certain Jean Joseph JOUHIER. Ce fils de menuisier qui vit dans le bourg de la Trinité, épouse Paula Élisa PHILIPPE le 20 août 1893, puis s’installe à Paris. Telles sont les indications marginales figurant sur cet acte de naissance. Mais, à partir de là, je n’avais plus aucune trace de cette famille. C’est beaucoup plus tard que j’ai fait la connaissance de Claudine JOUHIER et j’ai pu établir le lien entre elle et son grand-père Jean Joseph né à La Trinité. Ce lien, c’est son père André, né à Paris le 11 août 1903, qui épousa Marguerite HESSE. Une fille est née de cette union : Claudine. André JOUHIER, que je n’aurai pas découvert sans la généalogie, fait partie des personnes dont le métier continue de m’impressionner. Il était « pilote- aviateur ». Même si j’ai un certain « attachement » pour le monde de l’aviation, je n’avais jamais entendu parler de lui. Cependant, même en affinant mes recherches je n’ai pas pu faire le lien entre lui et mes ascendants directs. J’ai passé ma jeunesse à côté de l’aéroport d’Orly. Les avions décollaient au-dessus du pavillon de mes parents ; j’ai toujours été émerveillé de voir ces gros engins prendre leur envol ou atterrir. Mon plus grand plaisir était d’aller les admirer, sur les terrasses de l’aéroport, avec mes parents. Je réalise maintenant qu’à l’époque, un certain André JOUHIER y était peut-être aussi…
Christian JOUHIER

CV d’André JOUHIER
  – Boursier pilote à l’école    Blériot à Buc.
  – Brevet militaire  le 27/08/1922
  – Incorporé au 3ème régiment de chasse à Châteauroux pendant 1 an.
  – Muté au MGA N° 3 à  Romorantin comme pilote convoyeur réceptionnaire.
  – Rengagé pendant 1 an.. « Tous les types d’avions en Service Chasse ; Gbo
  – Bombardier bimoteurs » pendant 1 an et demi.
  – Démobilisé en 1925 après deux accidents en service Aérien commandé.  
  – Puis période militaire entraîneur à la base d’Orly.
  – Deux ans chef pilotes aviation populaire A.C. d’Arles et A.C du Havre.
  – Deux ans comme pilote à la compagnie des avions Auriol à Bourg.
  – Trois ans à la CAF de Bourg.
  – Mobilisé en 1939 comme pilote instructeur.
  – Démobilisé en 1940.
  – Entré au SFA en 1944 comme chef pilote ; chef de centre.
  – Retraité en 1967 à 64 ans après 23 ans au SFA.
  – Chevalier de la légion d’honneur en 1954.

          Totalise :       6530 Heures d’avion.
                                 391 Heures de planeur.
         Au total :        6921 Heures de vol.